Joirage

 

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Mort, ne marie pas les femmes avec l’éternité

Mort, ne couche pas les corps d’enfants sur les routes

Mort, je te hais pour tes alliances

Tes face à face avec la vermine

 

Une fille qui grandit, quelle histoire

Tu lui donnes des petits pieds menus

Une couette

De la peau qui prend volontiers la poussière

 

Mort, tu ne sais pas écouter les femmes

Ni les enfants

J’ai entendu des chants étouffés

Pendant onze minutes

 

L’enfant fait de la balançoire tant et plus

Monte sur des genoux, coupe une herbe

Tourne sur elle-même

Tant que le temps ne l’a pas attrapée

 

Mort, tu n’es pas une bonne mère

Tu n’as pas compris Semira

Tu n’as pas protégé Mawda

Tu as laissé faire tes maris

 

Et si elle n’en voulait pas des non-dits

De la main qui serre et des voiles couvrants

Et si sa bouche soufflait des bulles d’évasion

Une mauvaise tête bien faite

 

Mort, tu négliges les Panthéons

Des suppliciées

Ton indifférence sera notre loi goujate

Notre baiser d’adieu ?

Un crachat à ta face de coussin

 

Le délire est lancé

Elle sera pleinement vivante

Ses pieds grandis danseront pour rien

N’importe quelle nuit dans une ville choisie

 

Tu tues de toutes tes mains

Mains nues mains armées

Mains seules mains accompagnées

Tu tues

 

Elle n’aura pas toutes les chances

Mais les prendra toutes

C’est une promesse à lui faire

Elle te lance des baisers morsures, si tu veux

 

Mort, si tu crois que les chants se tairont

Pour te permettre de recommencer

D’étouffer Tirer Mentir Ruiner l’avenir

Cœurs stoppés, corps couchés sous des terres vendues

Mort, si tu nous entends,

Dis-toi que nous aussi, nous étouffons

De joirage