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Aujourd’hui, j’ai rencontré Catherine Ysmal. Je dis “rencontrer”, parce que c’est ainsi, voir Catherine, ça suppose un échange plein, c’est quelqu’un qui sait y faire avec le silence, et qui rend du coup un petit peu plus qu’elle ne prend, dans le temps partagé.
À l’époque de l’ouverture de ce blog, j’avais envie de parler avec des écrivants, de l’écriture à partir de questions. Mais il y a ceux qui courent après des lapins blancs, ceux qui passent leur temps à répéter ce qui a déjà été dit : “j’ai vu passer un lapin blanc”, et à force, on ne les croit plus, ceux qui… S’agitent. Et ça éclabousse, et si vous aimez la pluie, pourquoi pas ? Pourquoi pas en foutre plein la vue ou reproduire des recettes qu’on aime vraiment, ou qu’on croit qu’on aime, parce qu’on n’a jamais goûté autre chose.
Balbutiements de tout ce qui s’écrit, les questions, comme un interrogatoire, ce qu’on ne devrait pas demander, plaqué tout ça et que ça saute. Echec. Envie de fermer, d’oublier tout, le blog, le quotidien d’écriture anonyme, puisque ce n’était plus ni quotidien ni anonyme, aliettegriz.com est dead, vive tout le reste. Vive les autres formes de dispersion, ou de concentration, breath in breath out, pas trop, et lire, aussi.
Par exemple, l’ami du jour. A vous tous, je rends la couronne.
Le livre sorti de la bibliothèque et tendu, livret livré de la main à la main.
Cadeau.
Du temps, des mots qui n’ont pas l’origine chevillée au corps, l’explication en bandoulière, la gloire au bec. L’autre-dit “Puisque partout, à l’âge d’homme, des mots entravés dans des échafaudages d’architectes sous contrat, de graphomanes nostalgiques, de cultivateurs sédentaires, idiomes promus à la hauteur d’un clocher urbain, lui-même battant prétendumment sa coulpe, Hou Hou, doigt tendu…” se chargeront bien de nous ramener dans le sillage, l’histoire, et puis aussi un peu sa saturation dans le convenu. L’avenu, le foutu. (à bandeaux.)
Des mots. C’est écrit, et c’est ce que j’ai lu, des mots et un peu plus, si vous le voulez. De la difficulté et de la mort, de la simplicité, on en aura sur les doigts, le dos, mais ça n’empêchera rien, ni personne. Si vous voulez, allez-y.
Sortir des mots d’ordre. C’est possible. Le faire dans une langue impeccable, comme on le dirait d’un style, mais c’est autre chose, c’est l’effort qui ne se voit pas, l’élégance sans ostentation, des phrases, qui montent en gamme. Virtuose, Catherine Ysmal.
Alors ? Vous avez bien encore des yeux pour quelques pages, courez, et ne trébuchez pas sur les lapins qui restent en tas dans vos bibliothèques, parce que la couronne est pas loin, et c’est à vous qu’elle s’adresse.